Des nuages sombres planaient au dessus du camp, près à exploser à tout moment. La mélodie macabre de la pluie, j'avais toujours ce sentiment de peur quand je l'entendais. J'avais peur que cette eau ténébreuse ne cesse de tomber, s'écouler sur nous jusqu'à noyer tout ce qui s'y trouve. Est-ce qu'on a fait le bon choix ? Bonne question. Pourtant je suis sûr qu'ici est notre place, même le Clan des Etoiles nous attendait.

Ma silhouette massive se découpa à l'entrée de mon antre, vaguement éclairée par la faible luminosité qui régnait dans le camp. Je m'avançai dans le camp, rejoignant la tanière des apprentis. L'air à l'intérieur se faisait chaud, presque étouffant. Du bout de la patte, je réveillai mon apprentie ainsi que celle du lieutenant.

Sans attendre une seule réponse des deux sœurs, je repartis à l'entrée du camp là où m'attendait Croc Hivernal. Je m'assis à côté de lui et réprimai un bâillement. Ma nuit avait été dure, comme toujours. Les cauchemars ne s'en iront jamais vraiment. Je commençais une petite toilette, lustrant mon pelage couleur encre. Je jetai alors un coup d’œil à mon meilleur ami. Un souvenir me revint alors et j'imitai d'un ton aiguë, le sourire au coin des lèvres :

« Tu sais, si je t'ai invitée pour cette partie de chasse, c'était surtout pour être... près de toi... Cela fait un moment déjà que.. j.. je t'aime Bruine Éphémère ! Je riais alors avant de continuer, de ma voix habituelle. Elle était intéressante ta partie de chasse, t'as attrapé un bon morceau là ! »

Je donnai alors un coup d'épaule dans celle de mon ami, terminant ma toilette. Mon regard amusé se détourna alors de lui, observant mon apprentie à son approche. La patrouille complète, je m'engouffrai dans le tunnel d'ajoncs. J'avais le pré-sentiment de quelque chose de mauvais dans cette journée. Rien que l'air tendu par la pluie qui allait s'abattre, ce temps qui annonçait rien de bon.

Un autre soupir franchissait  le seuil de ma bouche , le énième depuis que j'étais levée . Je n'avais rien à faire en plus le temps est tellement sombre que ça en devienait déprimant . Pourtant j'espèrais encore voir un rayon de soleil franchir ces sombres nuages . Installée devant la pouponnière j'observai le camp , les allées et venues , les guerriers revenant bredouille de la chasse . En restant ainsi la a rien faire on en voit des choses  . La pile de gibiers qui se vidait    , il ne fallait pas être un génie pour voir qu'il y avait un problème . J'aimerais bien savoir quoi mais si je posais la question on me dirait sûrement que je suis trop petite ! En plus j'avais dit  que je serais sage car apparemment je faisais trop de bêtises et que j'embêtais  les apprentis ! Bon ok j'étais  sortis du camp... Plusieurs fois mais ce n'était pas de ma faute si moi ça m'ennuyais de rester dans le camp à jouer à la balle . Et pour les apprentis je leur demandais  juste de m'apprendre quelques techniques bon il est vrai que j'insistai un peu quand ils ne voulaient pas . Puis Les autres chatons ne voulaient  plus jouer avec moi car je gagnai tout le temps , ce n'est pas non plus ma faute si je suis plus forte qu'eux .
Un chat attira mon attention et ce n'est pas n'importe qui c'est la chef! Étoile du Mimosa , son pelage était  rayé de gris et elle avait des yeux ambrées . Je l'admirais  beaucoup , en plus  ça ne devait pas toujours être facile d'être chef mais un jour moi aussi je serais chef j'en suis certaine !
Tiens la guérisseuse va la voir , je me demandai  bien de quoi elle parlait . Je regardai leurs babines et essayai  de deviner ce qu'elles disaient  mais je n'y arrivai pas . Déçu je continuai  tout de même à les observer , Étoile du Mimosa  va ensuite voir pelage de suie , un guerrier , qui partait ensuite avec la guérisseuse . J'en déduisais  qu'ils allaient chercher des plantes . Ensuite la chef se préparait à partir  . Une idée me vint , mais j'ai dit que je serais sage . Un petit sourire apparaîssait sur mes babines , après tout  je n'ai pas promis . Je me lève donc et la regarde  partir . Je tournai  la tête à gauche , à droite , personne ne me regardait  . Je me mettais donc à courir le plus vite que mes pattes me le permettaient  jusqu'à la sortie . J'arrivai  a sortir du camp sans me faire repérer a croire que le clan des étoiles était avec moi ! Je repérai la cheffe plus loin . Je dois me dépêcher sinon je vais les perdre de vue , je me met donc à les suivre discrètement .

PS:

J'ouvris paresseusement un œil. Je sentais contre mon flanc un des trois monstres qui remuaient. Puis plus rien. Je refermai les yeux et laissa mon esprit vagabonder vers le territoire du Clan de l'Ombre et mon chez Etoile Embrasée. Un léger sourire sur le visage, je me laissai flotter dans le vide, dans une sorte de cocon de bonheur. En entendant un miaulement familier, je me décidai finalement à sortir de la pouponnière.

Dehors, le ciel était gris, orageux, menaçant. Je balayai le camp du regard. Tout le monde paraissait affamé et fatigué. La saison froide était particulièrement rude cette année et le manque de gibier commençait à se faire sentir. Malgré ma grossesse, je gardai toujours un aspect légèrement famélique. Je mangeai peu, préférant laisser ma part à ceux qui en avaient réellement besoin.
Je remarquai la fourrure de Petite Arabesque qui regardait avec attention l'antre d'Etoile du Mimosa.

Je suivis son regard et vis la meneuse qui en sortait. Elle semblait particulièrement fatiguée. Ses côtés saillaient et son pelage était légèrement hérissé. Je m'assis à l'entrée de la pouponnière et la regarda se diriger vers Chauve-Souris, le lieutenant du Clan. Elle lui indiqua la forêt du bout de la queue, puis s'avança vers les vétérans qui se partageait deux minuscules souris. Elle refit le même geste, puis sortit du camp.

Après un petit moment de réflexion, je clignai les yeux et me mis debout. Je chancelai et me rattrapai de justesse. Les deux dernières lunes passées à roupiller dans la pouponnière ne m'avait fait beaucoup de bien, je m'en rendais à présent compte. A quand remontait mon dernier repas ? Peut-être à deux jours.
Je me redressai et le plus fièrement possible et me dirigeai vers la pile de gibiers. Les deux dernières proies qui restaient me semblèrent minuscules et c'est avec un pincement au cœur que je récupérai la plus petite. Je la coupai en deux et en dévorai la moitié, avant d'apporter le reste à Symphonie d'Automne, qui allait bientôt mettre bas.

Ensuite, quelque peu désœuvrée, je commençai à tourner  en rond. Je remarquai soudain que Petite Arabesque n'était plus à sa place. Ne l'ayant pas vue dans la pouponnière, j'allai jeter un coup d’œil chez les Anciens et les apprentis. Aucunes traces d'elle.
Le cœur battant, j'interrogeai tous les guerriers que je croisai, en vain. Je me dirigeai finalement vers Chauve-Souris, la peur au ventre.

« Tu ... tu n'aurais pas vu Petite Arabesque ? Je ... je l'ai cherchée partout et je ne l'ai quittée des yeux que cinq minutes ... »

Soudain, l'évidence s'imposa et je pestai à haute voix.

« Etoile du Mimosa ! Elle a dû la suivre. Crotte de souris, pourquoi est ce qu'elle ressemble à ses parents ? Je pars la chercher, cela te dérangerai-t-il de m'accompagner ? Je ne sais pas dans quelle direction est partie Etoile du Mimosa ... »

Sans attendre, sa réponse, je pris la même direction que la meneuse et commençai à courir, recherchant la piste de ma fille. Avec un pincement au cœur, je découvris qu'elle courait en direction du Clan de l'Ombre. Je priai pour qu'elle ne tomba pas sur son père ou une patrouille du Clan adverse.

HRP: