« Coquelicot Sauvage, dépêche-toi voir de nous rattraper, on n'a pas que ça à faire, t'attendre ! »

Tu avais parlé si fort que tu étais certains que cette phrase avait déjà livré son message à sa destinataire. Qu'est-ce que tes sœurs pouvaient-être indifférentes des autres femelles, c'est tellement affligeant, surtout Coquelicot Sauvage, elle est si naïve, si gentille, que cela en devient pathétique et insupportable. Devoir me la coltiner durant la patrouille de l'aube, ce n'est pas une chose facile et des plus agréables. Heureusement que le reste de la patrouille se compose de mâles. M'enfin, certains ne sont pas beaucoup plus compétent que les femelles si vous voulez mon avis. Au moins, toi, tu es une valeur sûre, pas comme tous ces jeunes qui se croient supérieurs… Pas comme Étoile Embrassée, tiens. Qu'est-ce que tu peux détester ce prétentieux. Il est si jeune est déjà Chef. Et dire que le Clan des Étoiles lui a accordé ce rang. Quelle honte… Franchement, l'honneur que l'on donne à ces félins est bien trop grand, s'ils sont maintenant incapables de trouver des Chefs dignes de ce nom. Bon d'accord, ce n'est pas le stratège le plus nul, mais soit, ce n'est pas ce qui fait de lui un bon Chef pour autant. Tu en aurais fait autant, voir plus. Tu finis par soupirer longuement et par secouer ta tête de droite à gauche afin de laisser s'échapper ces pensées. Tu continuas ensuite la patrouille à la même allure, dirigeant à présent le reste de cette dernière en direction du Camp. Il était temps de rentrer à présent, le soleil s'élevait déjà derrière la cime des arbres. Tu devais faire ton rapport, un banal rapport que tu laisserais bien la charge à un autre. Néanmoins, tu savais cela impossible. Après avoir franchi sans mal la distante restante, tu pénétras dans le Camp, le reste de la patrouille derrière toi et Coquelicot Sauvage suivant, ayant réussie à rattraper à la dernière minute ces compagnons. Un nouveau soupire s'échappa de ta gueule alors que tu lui lanças un regard méprisant, crachant au passage ton venin. 

« Je te promets que si la prochaine fois tu traînes comme cela, je serais dans l'obligation de traîner moi-même ton corps d'incapable jusqu'au Camp et crois-moi, je n'hésiterais pas à te traîner par la peau du cou ! »

Comme tu le savais, Coquelicot Sauvage ne broncha pas, elle t'adressa un sourire que tu savais quelque peu forcé, mais dans le fond honnête et elle fit demi-tour pour se rendre au niveau de la réserve de gibier, certainement pour manger… Encore… Elle avait déjà pris une proie avant de partir patrouiller. Tsss. Décrochant ton regard de ta sœur, tu te mis à épier le Camp à la recherche de Crocs de Tigre, le Lieutenant de ton Clan. Tu finis par trouver son pelage si particulier et t'en approcher. Sans mâcher tes mots, tu fis ton rapport, banal, rien de bien particulier à signaler, vous aviez remarqué les frontières sous ton initiative et tu fis part de l'incident avec Coquelicot Sauvage au Lieutenant qui fit les yeux ronds avant de reprendre une attitude digne. Ton maigre rapport fini, tu délaissas le Lieutenant, le saluant d'un signe de la tête et tu pris le chemin de la tanière des Guerriers. Tu avais encore besoin de quelques minutes de repos et tu comptais en profiter avant de devoir repartir à la chasse ou patrouiller le reste de la journée. Tu plongeas dans la tanière et tu trouvas rapidement ta couchette. Tu t'y fourras rapidement et tu tentas de retrouver le sommeil en fermant un œil puis l'autre. Le silence envahit l'endroit et le calme te gagnas. Tout était parfait jusqu'à ce qu'un chat ne vienne troublé ce dernier. Un grognement s'échappa de ta gorge alors que tu ouvris tes yeux. Ces derniers auraient foudroyés et assassinés le chat qu'ils visaient s'ils en avaient eu le pouvoir. Il ne te fallut qu'une demi-seconde pour repérer le chat en question : une petite minette au pelage argentée rayée. Un sourire mesquin crispa tes lèvres alors que tu reconnus Nuage Elfique, une Apprentie à la langue bien pendue. Une stupide femelle qui croit pouvoir tenir tête à un chat de ta trempe. Brisant la distance qui vous séparait, tu grognes avec un sourire méprisant aux lèvres  :

« Oh ! Qu'est-ce que tu fiches-là ? Ne saurais-tu pas que ta tanière n'est pas celle-ci et que je suis certains que jamais tu ne viendras un jour nicher ici ? Mets-toi ça dans le crâne, cervelle de souris ! Oh ! Mais ! Tu viens peut-être nettoyer les litières. Tu as fini de récurer celle des Anciens ou bien ils -t-ont eux aussi envoyé baladé en voyant ton incapacité à quoi que ce soit. Ce n'est pas étonnant en même temps, après tout, les femelles ne sont bonnes à rien, même nettoyer les litières c'est leur faire un trop grand honneur ! »