"Oui, je suis un peu perdue... Tu peux... Tu pourras m'aider?"

Un peu beaucoup voulait-elle dire. Je ne pus empêcher un petit rire. Elle avait encore du boulot pour être une super fugueuse. Il faudrait que je lui donne quelques conseils, mais c'était compréhensible qu'elle se perde dans la forêt dense. Même moi je m'étais perdue plus d'une fois, j'avais finis réprimandée par maman ramenais par une patrouille. L'aider mais bien sûr, j'allai pas la laisser dans le pétrin dans lequel elle s'était fourré. De plus si une patrouille de mon clan débarquait elle risquerait d'avoir des ennuis. Elle continuait un peu hésitante.

"Ca va? Et Petite Etoile?"

Je hochai la tête façon positive, je sentais qu'elle n'avait pas envie de repartir tout de suite. Moi non plus d'ailleurs je voulais qu'elle reste avec moi pour jouer. Je lui répondais alors toute excitée à l'idée que l'on s'amuse toutes les deux. Je commençais alors à faire marcher mes méninges. On dit de moi que je suis inconsciente et naïve mais c'est n'importe quoi !
Je cache juste bien mon jeu.

- Oui très bien, Et Étoile aussi !
Je me souviens ou se trouve la frontière je pourrais t'y mener et même t'accompagner à ton camp si tu veux.
Mais avant ça si on jouait un peu ?

A mon souvenir de l'assemblée Érable et moi nous ressemblons un peu. On aimait se lancer des défis et s'amuser. Une idée de jeu me vint, ce jeu on pouvait le jouer seulement en cette période. C'était bien pour cela que j'en profitais à fond. À l'aide de ma patte je faisais rouler de la neige, petit à petit elle forma une boule compacte. Je lui fis un sourire pleins de défis et donna un grand coup de patte dans la boule de neige qui vint s'écraser sur son pelage. Je commençais déjà à préparer d'autres boules de neige.

- Prête à te prendre une raclée ?

Une boule de neige de nouveau formait sous ma patte, j'attendais seulement son accord pour commencer la bataille.

- Prête à manger de la neige, "Arabesque Etoilée"?

Je levai la tête fière, décidément ce nom me plaisait vraiment. Je lançais ma boule de neige vers mon amie, celle-ci l'évita puis fit de même. J'en avais déjà préparé une autre et la lançai avec force. Deux secondes plus tard je me prenais une boule glacée dans la figure. Un frisson me parcourut, brrrr c'était très froid. Érable était très agile et arrivait bien à éviter les projectiles. Moi je me débrouillais bien au lancé, notre bataille continuait, j'evitais, lançais. Je me prenais aussi plus d'une boule de neige ! J'en avais mangé de la neige ce jour là.
Quelques minutes plus tard nous étions complètement trempées. Pourtant je rigolais à en mourir, l'on s'amusait tellement !
Je m'ébrouais enlevant les morceaux de neiges qui était resté collé dans mon pelage.
Je sentais des frissons me parcourir, il commençait vraiment à faire froid.
Je venais me coller à elle cherchant de la chaleur. Je décidais alors qu'il était temps que l'on se mette en route.

- On devrait commencer à  marcher.

Je me décollais d'elle et marchais en direction de son territoire. Mes pas resté marqué sur la neige. Tout en marchant suivie de mon amie je disais.

- Sinon Petit Jais va bien ? Rien de neuf ?

Je lui souriais attendant sa réponse, mon sourire allait bientôt se transformer en grimace. Je ne sentais plus mes pattes, elles étaient toutes gelées. Je regardais furtivement les siennes, avait elle aussi froid que moi ? Certains étaient  plus résistants au froid, j'espérais que c'était le cas de mon amie. Le froid commençait à envahir mon corps pourtant je devais tenir,  la ramenais chez elle était ma priorité à ce moment là.
Je continuai alors de sourire me disant que je me réchaufferais quand je rentrerais dans la pouponnière.

«Ca va très bien! J'espère qu'on pourra devenir vite apprentis, Jais et moi! Il y a aussi ma cousine, Petit Astre. Et j'espère que toi aussi tu pourras vite devenir guerrière, et chef un jour! Comme Jais! Comme ça, on pourra être tous les quatre ce qu'on veut, avec Petite Étoile, près du Promontoire, comme le jour de notre Assemblée!»

Oui je l'espérais aussi, si nous étions chefs ils n'auraient sûrement pas toutes ces disputes entre les clans. Nous serions toujours amis même si on devint chefs.
J'avais d'ailleurs hâte que l'on regarde une assemblée, c'était tellement génial !
Nous étions maintenant à la frontière, je lui faisais un sourire rassurant. Je ne sentais plus mes oreilles et mes pattes, je détestais avoir froid. Mon amie le remarqua puisqu'elle commençais  à marcher sur son territoire et m'invitait à la suivre. J'hésitais à la suivre mais les flocons tombaient de plus en plus et la peur de finir congelé sur le chemin du retour faisait surface. Je la suivais donc jusqu'à un petit terrier, elle se rabroua pour enlever les flocons qui s'étaient posés sur son pelage. Je suivis son exemple ne voulant pas salir le terrier. A l'intérieur on y avait confectionné des nids de mousses et de plumes. Apparament on venait souvent ici, était-ce la cachette secrète de Érable, Jais et Astre ?
Mon amie se coucha sur le premier, je me mît sur celui à côté d'elle. Je sentais mon petit corps se réchauffer, le nid était moelleux. Si j'avais été seule j'aurais surement piqué un somme. Petite Érable regardait silencieusement la neige qui tombait de plus en plus. Que la neige est belle, si pure. Je la contemplais à mon tour puis lui disait reconnaissante.

«Merci de m'avoir m'emmener dans ta tanière, je commençais à geler !»

Une couche de neige était maintenant présente sur l'entrée de notre abri. Je me tournais vers mon amie.

«Érable s'il continue de neiger comme ça, ça va finir par boucher l'entrée !»

Je la fixais inquiète, si on restaient bloquées ici qui viendrait nous sauver ? Personne ne savait où nous étions car après tous les chatons n'ont pas le droit de sortir de camps. Cette situation m'inquiétait mais me procurait aussi une sacrée dose d'adrénaline. J'attendais que Petite Érable me réponde espérant qu'elle me dise que la neige aller s'arrêter, que l'entrée ne pouvait pas être bouchée car sinon nous serions dans un sacré pétrin.

Petite Érable se levait puis se rendait dans le fond du terrier, je l'attendais fixant toujours les flocons. Elle revint assez vite auprès de moi et disait

« De toute façon, on ne peut repartir. La tempête est loin d'être finie. Il faut rester ici, et attendre. Si on sort, on sera sans doute mortes de froid avant d'atteindre nos camps. Repose-toi, si tu veux. Patiente... Il n'y a que ça à faire. »

J'hochais la tête, elle avait raison apres tout. Si nous sortions on pourraient se perdre et finir morte de froid. Autant dire que cette idée me plaisait guère, je me roulais alors encore plus dans les plumes. Attendre n'avait jamais été mon fort, pourtant je n'en avais point le choix. Je vais pouvoirs travailler ma patience qui n'était pas mon point fort. La présence de mon amie me rassurait, a deux on est plus fort. Je me mettais contre elle, cela me réchauffait davantage. Qu'est-ce que dirait maman ? Elle serait surement furieuse. Et papa ? Surement la même chose, je voulais tant le revoir. Il me manquait. Le terrier était silencieux, seul le vent venait me briser. Je baillais alors sentant le sommeil m'envahir, je ne tentais pas de le combattre et me laissais tomber dans les bras de Morphée. Je fus réveillée par un mouvement près de moi, Érable avait dû changer de position. J'ouvrais les yeux puis m'étirais en baillant. Ce petit sommeil m'avait remit d'aplomb, je disais alors

«- Bon il est temps de sortir ! »

Je me tournais vers la sortie mais mon Courage fut vite remplacé par la stupeur.
L'entrée est encore plus recouverte par la neige nous  empêchant de sortir. La seule solution etait de creuser mais si tout s'effondrait dans notre terrier ?!
Je touchais la neige du bout de la patte. Non il ne fallait pas que désespère, il y a toujours une solution au problème non ? Je me tournais vers ma chère amie heureusement qu'elle était la sinon je deviendrai folle. Je crois que je suis un peu claustrophobe, je mettais ma tête contre le bloc de neige. Comme si cela aller m'aider à réfléchir, je disais alors en soupirant.

«- Comment va t'on  sortir d'ici ?! On pourraient creuser mais si ca s'effondre sur nous se serait encore pire ! Et dis-moi j'ai dormi combien de temps ?»

Ma voix était de fur à mesure de ma tirade plaintive. Je secouais la tête, non hors de question que je cède au désespoir ! Peu importe je trouverais une solution pour nous sortir de la ! Je relevais la tête haute et disais a la fois pour Érable mais aussi pour moi.

« Nous sortirons d'ici, nous allons trouver une solution !»