Le soleil brillait.
Il faisait chaud, et le camp du Clan du Vent était étouffant.
Réfugiée dans l'antre de la guérisseuse, Petit Erable s'affairait avec celle-ci, à ranger des plantes. Fleur de Soleil avait en effet décidé de lui apprendre un peu de son savoir, Erable étant la future apprentie guérisseuse, suite à une discussion, une demi-lune plus tôt. La chatonne rousse et blanche triait en ce moment les plantes, et donnait à la guérisseuse la liste des remèdes à renouveler. Puis elle s'éloigna pour ranger les paquets de baies et d'écorce, quand elle entendit un craquement et un miaulement agacé.
Elle retourna alors à ses tas de feuilles, pour y trouver un chaton, noir, étalé sur les remèdes. Il s'était emmêlé les pattes, et avait entraîné, dans sa chute, le bâton auquel étaient accrochées les toiles d'araignée. Celui-ci avait émit le craquement entendu par la chatonne. Celle-ci oscillait entre amusement et dépit : elle devrait tout reclasser. Puis le chaton bondit sur ses pattes, hors du tas de plantes, et elle soupira, fatiguée par le travail de classement et la chaleur.

« Fais attention, la prochaine fois, ça m'évitera de le refaire... Pourquoi es-tu ici, tu es malade, blessé? »

Elle parlait comme la guérisseuse, et lut l'étonnement dans le regard du chaton, qui s'apprêtait à lui répondre.

Aujourd'hui on sentait bien que c'était la belle saison.
Il faisait terriblement chaud dans le camp du clan du vent et ma fourrure noir ne facilitait pas les choses.
Je m'ennuiyait du coup j'ai un peu explorer le camp dans les moindres re-coins.
Seulement vers la tanière des guerrier, lorsque je ne regardais pas où je posais mes pattes, l'une d'elle a marcher sur une grosse épine.
Je me suis retenu de justesse de pousser un cri strident, ne voulant pas me faire passer pour un faible.
Ça faisait terriblement mal ! Elle était bien enfoncé.
Une seule pensée traînait après en dans ma tête : Enlever cette chose de mes coussinets !
Je réfléchissais a toute vitesse.
Il fallait que j'ailles... Chez le guérisseur bien sûrs !
J'allais donc le plus vite que je pouvais en boitant vers la tanière de Fleur de Soleil.
Quand j'étais très proche de la grotte, je ne perçue que l'odeur de Petit Érable (Vu que je m'étais entraîner a reconnaître les odeurs).
Cette femelle allait sûrement devenir apprentie guérisseuse vu tout le temps qu'elle passait a aider Fleur de Soleil.
Quand je passa ma tête dans l'entrée, je ne vis pas la guérisseuse malheureusement.
Comment j'allais faire ? Je ne voulait pas parler a un autre chaton car je ne voulais pas entendre une réponse blessante comme j'en ai l'habitude...
Je m'attendais a quelque chose comme : "Dégage ! Je te soignerais pas sale solitaire !"
Et oui... Mes origines ne me facilitait pas la tâche...
Comme la chatonne était dos a l'entrée en train de trier des remèdes, je me suis dit que j'irais me soigner moi même...
J'entra donc furtivement dans la tanière et alla me cacher dans la réserve.
J'allais bien trouver quelque chose ! Je me souvenais avoir déjà vu Fleur de Soleil arrêter un saignement avec des toiles d'araignées...
Je cherche donc toujours boiteux des toiles d'araignées...
Bingo ! Je vois un bâton avec du fil blanc enrouler autour.
Avec mes dents, je tente de prendre un morceau de toile du baton.
Seulement, je mis mes pattes arrière sur de la toile du baton qui traînait par terre me faisant trébucher et tomber sur une piles de feuilles.
Celle-ci volèrent dans tout les sens.
Aïe... Avec tout ce bruit je suis sûrs que Petit Érable ma entendue...
La femelle rappliqua de suite.
Je pus voir qu'elle était a la fois amuser et mécontente de tout ce bazarre.
"Qu'est-ce que tu fais ?? Tu m'a tout fichu le bazarre !" : Je m'attendais a ça.
Mais non, tel une véritable guérisseuse elle me dit de sa jolie voix :

Fais attention, la prochaine fois, ça m'évitera de le refaire... Pourquoi es-tu ici, tu es malade, blessé ?

J'étais très surpris.
Pourquoi était elle gentil avec moi ?
Je me remis sur mes pattes manquant presque de retomber a cause de celle blessé.
Je ne savais pas comment réagir.
Plutôt en colère : Laisse moi ! Je sais qu'en vrai tu ne veux pas !
Plutôt arrogant : Va t'en ! Je peux très bien me soigner seul !
Plutôt.... Enfin... Ça ne me ressemble pas...
J'essayais donc de paraître naturel avec Petit Érable.

Euuh... Oui... J'ai une épine planter dans ma patte... Tu... Tu pourrais me soigner si tu veux bien ?

J'espérais qu'elle soit réellement gentil et qu'elle voudrait bien m'aider.
J'allais peut-être enfin me faire une amie.

Je regardai le chaton noir avec gentillesse, tout en circonscrivant un cercle atour de lui. Petit Jais avait failli tomber, était blessé, mais cependant n'avait pas encore répondu, et il fallait qu'il le fasse. Qu'il soit moins sur ses gardes. Je le vis passer par différentes expressions. L'étonnement, la colère, la fierté, puis finalement, il dit:
Euuh... Oui... J'ai une épine planter dans ma patte... Tu... Tu pourrais me soigner si tu veux bien ?
Je ronronnai alors, mon regard turquoise brillant, mon pelage igné flamboyant. Puis, tout en continuant à trier les remèdes, je lui proposai:
Tu sais quoi? Je te soigne, mais à une condition.
Il parut méfiant, voire effrayé. Il doutait. Il hésitait. Son regard fixé dans le mien. Je le regardai calmement, attendant ma réponse, mes pattes continuant de s'activer. Puis il demanda:
Laquelle?
Je m'approchai et posai mon museau sur le sien, doucement, à peine, puis je me reculai et murmurai:
Arrête de croire que le monde t'en veut, Petit Jais... Il y aura bien des gens pour t'accepter. Et la condition... Tu veux bien devenir mon ami? Et passer un peu de temps avec moi?
Puis je m'éloignai afin de prendre une toile d'araignée et de poser une pile de baies de genièvre et un paquet de graines de pavot, attendant sa réponse. En effet, il avait subi les quolibets des autres, qui le rejetaient car on ne connaissait pas l'identité de sa mère. On l'avait souvent traité de «sale solitaire», et il connaissait plus que la majorité d'entre nous certaines des vicissitudes de l'existence...  Je soupirai, et secouai la tête, me reprochant de parler trop sagement pour une chatonne, avant de revenir avec la toile et de continuer mon tri en attendant. Il faudrait vraiment que je puisse faire quelques bêtises pour me distraire, moi... Mais un jour où il ferait moins chaud et où ce climat arrêterait de me lénifier!!! Là, je n'avais pas l'énergie de bouger et de courir et de sauter. Et... Si Petit Jais acceptait? Nous pourrions faire des bêtises ensemble? Et cela me changerait des guerriers à qui je devais parler avec déférence... A la pensée d'un ami, mes yeux brillèrent d'alacrité. Puis je lui demandai, le regard toujours aussi brillant:
Alors?

La future guérisseuse se mis a ronronner.
Je restais sur mes gardes, je ne voulait pas me faire avoir par quoi que ce sois.
J'en avais tellement marre... Je voyais le mal partout.
Et en plus, Petit Érable tournait autour de moi ce qui ne me rassurais pas...
Puis elle se mit a trier mon bazar.

Tu sais quoi? Je te soigne, mais à une condition.

J'avais peur.
Peur de sa condition aussi affreuse pouvait elle être.
Je le savais ! Elle se moque de moi et ne veux me soigner que d'une manière a ce qu'en retour je souffre !
Je lui dit d'une voix un peu tremblante :

Laquelle ?

Puis cessant de trier des feuilles, elle s'approcha de moi et posa doucement son museau sur le miens.

Arrête de croire que le monde t'en veut, Petit Jais... Il y aura bien des gens pour t'accepter.

Une vague de tristesse passa par mon esprit.
Je n'eu pas le temps de ressasser le passé car elle continua.

Et la condition... Tu veux bien devenir mon ami ? Et passer un peu de temps avec moi ?

Cette fois, la tristesse se transforma en colère.
Il en avait assez.
Elle se moque de moi ! Je ne la crois pas ! Jamais !

Tu mens j'en suis sûrs ! Pourquoi tu serais différente ? Pourquoi tu voudrais qu'on soit amis alors que les autres me haïssent ? Je ne te crois pas ! Je ne me laisserais pas avoir !

Je commençais a m'enfuir... Jusqu'à ce que je marche avec ma batte blessés.
Je me tordis de douleur et commençais a pleurer.
Ma voix était presque inaudible.

Saleté de patte... Tout ça c'est de la faute de cette foutu épine !...

Aveugler par la colère et les larmes, je pris l'épine entre mes dents et la retira d'un geste brusque.
Du sang commença a couler un petit peu.
Et mince ! Ça saignait...

Petit Jais se mit à me hurler dessus, et je compris que je l'avais bien mal jugé. J'avais sous-estimé la puissance de sa colère et de sa tristesse... Oh, Fleur de Soleil, pourquoi n'es-tu pas là? Patte Dorée, ma soeur, je t'en prie, aide-moi!!! Des larmes roulèrent sur mes joues. Je le vis s'enfuir sans pouvoir réagir, clopin-clopant. Puis je le vis se tordre de douleur  et revins à la réalité. Je pris des toiles d'araignée, et me dirigeai vers lui. Prostré, en pleurs, il avait retiré l'épine et sa patte saignait. Je me penchai vers lui, et vis un éclair de colère passer dans ses yeux, et de honte aussi.
Tu n'es pas faible, Petit Jais... Je ne te jugerai pas. Tu crois sans doute être le seul à souffrir, mais je ne pense pas  que ce soit le cas. Tu n'as pas connu ta mère... Moi, mon père est dans ce clan et n'a jamais fait attention à moi!!! Et j'ai perdu ma soeur...Ta mère a fait le choix de te laisser ici... Sans doute pour que tu aies une meilleure vie, si c'est une solitaire. Mais ça ne change rien à mes yeux.
Je nettoyai doucement la plaie, y appliquai des toiles d'araignée, en silence, mes yeux bleus brillants de concentration, puis lui déclarai, espérant que lui montrer que j'avais moi aussi des faiblesses et des moments tristes le mènerait à me faire confiance:
Je ne veux pas que tu ailles trainer cette blessure dans le sable ou quelque autre matière. Et Fleur de Soleil doit vérifier mon travail, c'est plus prudent. Je ne suis qu'une chatonne et n'ai aucune expérience... Allez, viens, on retourne à sa tanière.

Petit Érable s'approcha avec des toiles d'araignées.
Que me voulait elle encore ? Je ne m'étais pas assez mis la honte ?
Puis elle commença a soigné ma blessure.

Tu n'es pas faible, Petit Jais... Je ne te jugerai pas. Tu crois sans doute être le seul à souffrir, mais je ne pense pas  que ce soit le cas. Tu n'as pas connu ta mère... Moi, mon père est dans ce clan et n'a jamais fait attention à moi !!! Et j'ai perdu ma soeur... Ta mère a fait le choix de te laisser ici... Sans doute pour que tu aies une meilleure vie, si c'est une solitaire. Mais ça ne change rien à mes yeux.

Je regardais ces yeux.
Ils disaient la vérité.
Alors... Elle ne mentait pas ? Elle voulait vraiment m'aider ?
J'avais oublier... J'avais oublier que je n'étais pas le seul a souffrir.
Elle avait raison sur toute la ligne !
J'avais honte... Tellement honte... De lui avoir crier dessus.
Je me remis a pleurer mais le plus silencieusement possible.
Elle nettoyait ma plaie comme une vrai guérisseuse, avec douceur et concentration.

Je ne veux pas que tu ailles trainer cette blessure dans le sable ou quelque autre matière. Et Fleur de Soleil doit vérifier mon travail, c'est plus prudent. Je ne suis qu'une chatonne et n'ai aucune expérience... Allez, viens, on retourne à sa tanière.
Hochant la tête, je la suivit clopin-clopant dans la tanière.
Je restais muet face a la situation.
J'étais a la fois apaisé que quelqu'un veuille enfin de moi et en colère contre moi a cause de ma méfiance du début.
Je m'étais assis dans un coin de la tanière.
Petit Érable avait cesser de soigner ma patte.
Elle s'était remis a tout trier.

Je continuais à trier les plantes éparpillées par Petit Jais, attentive. Fleur de Soleil devrait bientôt rentrer... Je sentais le regard du chaton noir me bruler la fourrure, depuis son coin de la tanière. Je relevai la tête et plantai mes deux perles de turquoise scintillantes dans ses yeux. Je souris.
Arrête de t'en vouloir, stupide boule de poils!
Le tout dit de façon affectueuse. Je lui fis signe de s'approcher de ma queue, et je lui demandai :
Bon, ma proposition tient toujours. Amis?
Il semblait encore honteux, et hésitant. Alors tranquillement, je le regardai tout en rangeant. Un regard amical, doux, qui lui laissait le choix tout en montrant que j'aimerais qu'il accepte.

Mes yeux indigo regardait la chatonne.
J'ai du mettre un de ces bazar pour qu'elle mette tant de temps a ranger !
Tout d'un coup, la rouquine se retourna et me fixa de ses yeux turquoises.

Arrête de t'en vouloir, stupide boule de poils !

Elle avait dit cela avec gentillesse.
Avec sa queue elle me fit signe de m'approcher d'elle.
Je me mis sur trois pattes alors et clopin-clopant je m'approche de la future guérisseuse.

Bon, ma proposition tient toujours. Amis ?

Elle était sincère et son ton me laissait le choix...
J'arrête de m'en vouloir ! Après tout si elle veux être mon amie...

D'accord... Mais si tu me promet que quand je serais guéri on fera la course !

La course... J'adore ça.
C'est de loin la chose que je préfère quand je m'éclipse dehors.
Je souris a la femelle.
Enfin j'avais une amie.
Ça aurait été plus simple si je n'avais pas douter mais bon c'est bien ainsi.

Petit Jais me proposa alors de faire la course quand il serait guéri. Je vis ses yeux briller. Il adorait courir, et moi aussi. Je souris. J'avais un ami!!! Je m'approchai de lui et lui murmurai :


Jais? Ouvre toi un peu aux autres, les chatons t'aiment bien tu sais? Petit Astre veut être amie avec tout ce qui bouge, et surtout les chatons. Et puis elle est gentille. Et pour la course, tu seras guéri dans quelques jours, je te promets une belle sortie, où tu voudras, et on courra autant que tu voudras. Moi aussi j'adore ça!!!


Puis je me remis à trier soigneusement, les derniers tas. Soudain, j'eus une idée, et pris doucement ses pattes pour les guider. Quand il attrapa le mouvement, je me remis à trier de mon côté. Puis je lui montrai la réserve du bout de la queue, prenant la moitié des paquets dans ma gueule.

Jais? Ouvre toi un peu aux autres, les chatons t'aiment bien tu sais? Petit Astre veut être amie avec tout ce qui bouge, et surtout les chatons. Et puis elle est gentille. Et pour la course, tu seras guéri dans quelques jours, je te promets une belle sortie, où tu voudras, et on courra autant que tu voudras. Moi aussi j'adore ça!!!

J'hocha la tête.
Cela faisait bien longtemps que je rêvais d'avoir enfin quelqu'un a qui parler.
Je me sentais léger, libérer du poid de la solitude.
Petit Érable s'approcha de moi et me guida jusqu'au tas de remède encore un peu éparpiller.

Tu veux que je t'aide ?

En effet la moindre des choses pour se faire pardonner du bazarre causer était de ranger toutes ces herbes...
Je pris donc une petite feuille au goût très amère ce qui me fit grimacer et la chatonne rousse m'indiqua ou la ranger.

Le jour commençait à décliner et nous avions quasi fini.
Je regardais le coucher du soleil à l'entrée de la tanière du guérisseur.
Ce fut une belle journée.
Fleur de Soleil était revenue et avait examiner ma patte.
Je n'ai pas entendu le bilan, si c'était du bon travail ou non.
Mais pour moi, Petit Érable avait fait un super boulot.

Ça y est j'ai enfin une amie...

FIN ~