Duke posa son auguste postérieur sur un rocher aux structures âpres. La sensation de l'air picotait son pelage et lui annonça que la pluie tomberait d'ici la fin de l'après-midi. A ses pattes deux chats domestiques palabraient tranquillement. Même si d'ordinaire le riche matou aimait être au centre de l'attention, une conversation ne se prolonger pas sans qu'il n'ouvre la bouche, toutefois, ce matin, il était plus taciturne que jamais. Son attitude inquiéta ses amis qui cessèrent leur cancaneri sur les ragots du village et se tournèrent vers lui. Leurs pupilles affreusement dilaté le mis mal à l'aise. Une chatte blanche se glissa à ses côtés et lui frôla l'épaule du bout de la truffe. Duke ne daigna pas lui accorder un regard et se laissa tomber au sol, marchant en direction de sa palissade, ignorant les murmures désapprobateurs qui étamaient de toutes parts, derrière son dos.

Entrant à l'intérieur de son jardin spacieux où l'herbe tondu osait déranger ses sens olfactifs. Duke se dirigea à céans dans son grand labyrinthe, qu'il connaissait maintenant, sur le bout des griffes. Paradoxalement, nombreux était ses songes où il lui arrivait de s'y égarer. Lilas, une femelle légèrement fêlée, qui habitait à deux rues en dessous de la sienne, lui avait indiqué que les rêves n'étaient qu'un long chemin vers le subconscient, et qu'en l'occurrence, des indices sur sa vie personnelle étaient schématisé sous forme d'image. Ses prédictions se répandit dans son esprit comme une traînée de poudre : Rêver de labyrinthe et y pénétrer seul, présage toujours des embarras ou des intrigues dont le rêveur aura à souffrir. En général dans sa vie aisée et confortable, le splendide animal qui était, vivait affreusement seul. Les questions et idées noires fusaient de toute part dans son esprit et aucun être doté d'une once d'activité cérébrale n'était à ses côtés pour le seconder afin d'apaiser ses craintes et ses doutes. C'est qui lui rappela la seconde partie de la prédiction de Lila : Rêver de labyrinthe et s'y perdre indique que vous êtes mal secondé. Cette femelle avait un encyclopédie d'interprétation des songes encré dans le cerveau, et aussi bizarrement que ses présages étaient exactes, Duke les croyait avec conviction. Ainsi, il était fréquent que le jeune riche donne de son précieux temps à cette folle pour être mieux éclairé sur sa petite vie personnelle et bien rangé d'apparence.

Le Bleu Russe se glissa dorénavant vers la sortie et s'extirpa en deux trois petites pirouettes. Après avoir élancé son corps en lévitation dans les airs, le beau mâle à la robe lustrée atterrit légèrement sur le bout des pattes et laissa tomber le reste de sa masse corporel avec la même délicatesse. "Ton talent n'a d'égale que ta beauté mon cher Duky !"

se complimenta t-il à voix haute. D'un mouvement gracieux, la Star du Net se lécha la paume de la patte avant de s'apercevoir que la femelle bipède tenait la drôle de boite noire entre ses fins coussinets. Ses fans auraient le droit à une entrevue mirifique de ses derniers exploits ! Il ronronna de satisfaction avant de s'apercevoir qu'hormis ses esclaves, quelqu'un d'autre l'avait observé. Un de ses admirateurs évidemment.

Penchée sur une palissade, une femelle à la robe grise plutôt courte salua le noble prince de cette contrée. C'est sans mal que Duke s'aperçu que son éventuelle interlocutrice était une sauvage. Son corps maigre et sa fourrure lissée à la dernière minute lui donnait cet même air de clochard que l'autre chatte qu'il avait rencontré il y a trois levers de soleil. Pas besoin d'être un excellent pisteur pour déceler son identité. Elle venait du Clan de l'Ombre. Depuis son aventure dans les bois et les réguliers matous qui s'aventuraient dans son humble demeure, tous portaient la même odeur. La première qu'il avait rencontrée appartenait à cette tribu.

L'élan enthousiasme de la sauvage au regard angélique lui donna un regain d'énergie. D'un ton égal et avec un large sourire exagérer, Duke répondit :

- Salut toi !

Sa queue s'enroula autour de ses pattes à mesurer qu'il faisait rouler ses muscles pour s'étirer à sa manière. L'aura positif que dégager la clocharde, balaya son arrogance quotidienne.